Manger, c’est changer le monde, la série de podcasts qui décode les systèmes alimentaires – Épisode 6
Ce mois-ci, nous allons aborder l’un des sujets les plus stratégiques du secteur agri-agro: l’innovation agroalimentaire. Face aux besoins de transition écologique, notre segment d’activité se doit d’être en constante évolution. Sur le plan business, les entreprises concernées cherchent également à se différencier de la concurrence en proposant des produits innovants qui répondent aux nouvelles attentes des consommateurs. C’est dans ce contexte que notre cabinet se positionne en expert pour les aider à innover.
Ce mois-ci, nous nous penchons sur les éclairages de Laurent Chevallier, consultant Soliance Alimentaire, au sujet de l’innovation agroalimentaire. Au travers de son expertise, nous verrons pourquoi il est important d’innover dans ce secteur, quelles sont les tendances actuelles en matière d’innovation produit agroalimentaire, comment sous-traiter l’innovation en agroalimentaire et surtout, comment créer un produit agroalimentaire innovant.
Enfin, nous allons évoquer les innovations alimentaires les plus marquantes de ces dernières années, notamment les sources de protéines alternatives et les dark kitchens.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les projets alimentaires territoriaux (PAT), vous pouvez écouter notre podcast « Manger, c’est changer le monde #5 : Le Projet Alimentaire Territorial (PAT) : du constat au passage à l’action », dans lequel nous parlons avec deux consultantes Soliance Alimentaire : Marielle Martinez, spécialiste des systèmes alimentaires durables, et Perrine Ruamps, responsable du bureau d’études et stratégies territoriales.
Les différents types d’innovation dans le secteur agroalimentaire
Afin de répondre aux attentes des consommateurs, aux préoccupations environnementales et à de nombreux changements réglementaires, le secteur agroalimentaire se doit d’être en constante évolution. La solution pour y arriver ? Être à même de proposer des innovations agroalimentaires pertinentes.
Selon Laurent Chevallier, consultant Soliance Alimentaire et spécialiste de l’innovation dans le secteur agroalimentaire, l’innovation agroalimentaire peut se présenter sous différentes formes, comme la création de nouveaux produits, l’innovation de services ou l’innovation dans le fonctionnement de l’entreprise.
Innovation de produits agroalimentaires
Il existe plusieurs manières de développer une innovation produit :
- L’introduction d’ingrédients nouveaux et inhabituels, comme les insectes.
- Ou encore, l’utilisation de technologies avancées pour améliorer la qualité et la sécurité des aliments. Par exemple, l’utilisation de robots et de drones dans les champs peut aider à optimiser les opérations agricoles, à réduire les coûts et à améliorer la qualité des produits.
Innovation de services dans le secteur agroalimentaire
L’innovation de services est également une tendance importante dans le secteur agroalimentaire.
Du côté consommateur, les dark kitchens (cuisine entièrement dédiée à la livraison à domicile) et la livraison automatique de repas préparés en sont des exemples marquants.
Certaines innovation de services concernent les métiers en amont de la chaîne agroalimentaire. C’est le cas des plateformes numériques qui permettent aux agriculteurs d’acheter des intrants et de vendre leurs produits directement, sans passer par les coopératives traditionnelles.
Innovation dans le fonctionnement même de l’entreprise
Une innovation dans le fonctionnement d’une entreprise agroalimentaire peut être motivée par des changements réglementaires. La séparation vente-conseil, qui oblige les coopératives à se concentrer sur le conseil plutôt que sur la vente de produits phytosanitaires, a, par exemple, conduit à une transformation importante de leur modèle économique.
Innover, un avantage concurrentiel ?
Selon Laurent Chevallier, pour garantir un avantage concurrentiel, l’innovation dans le secteur agroalimentaire doit être proactive. Cela implique de comprendre les tendances et de savoir anticiper les besoins des consommateurs, de l’environnement et de la réglementation. « Le principe de l’innovation, normalement, si on prend les bouquins de théorie, c’est d’acquérir un avantage comparatif sur ses concurrents, qui fait que l’on a une longueur d’avance et qu’on la garde« , explique-t-il.
Des entreprises et startups innovantes (FoodTech et AgTech) au service de l’innovation dans le secteur agroalimentaire
Qui sont les différents acteurs d’un écosystème d’innovation dans l’agri-agroalimentaire ?
Dans le secteur agroalimentaire, un écosystème d’innovation est composé d’un ensemble d’acteurs qui contribuent à la croissance et à la mise à jour de nouveaux projets. On peut y trouver des incubateurs, des pôles de compétitivité, des accélérateurs, des dispositifs de financement publics et privés, des grandes entreprises et des startups.
En effet, ces dernières années, l’écosystème des acteurs autour de l’innovation dans l’agri-agroalimentaire s’est intensifié. Aujourd’hui, il y a environ 200 startups en AgTech en France qui sont accompagnées, dès leurs débuts, par des incubateurs.
Les pôles de compétitivité, tels qu’Innov’Alliances dans les fruits et légumes, Valorial, Agronov ou Agrinove, mettent en relation des grands groupes, des startups et le monde de la recherche pour faire émerger des projets, les financer ou encore les labelliser.
Les accélérateurs aident quant à eux les startups à aller plus loin, tandis que des dispositifs de financement publics, tels que la BPI, soutiennent financièrement les entreprises innovantes.
De leur côté, les acteurs privés viennent souvent en complément de cet écosystème, afin d’épauler les structure récentes et bénéficier en retour de leur agilité.
Le parcours d’une startup de l’Agtech/FoodTech : de l’incubateur à l’accélérateur
Dans le secteur de l’AgTech et de la FoodTech, les startups peuvent bénéficier d’un soutien important de la part de différents acteurs de l’écosystème d’innovation agroalimentaire. Selon Laurent Chevallier, expert en innovation agroalimentaire, ces entreprises émergent souvent grâce aux incubateurs, qui les accompagnent depuis l’idée jusqu’à la création de la start-up.
En France, il existe également des pôles de compétitivité qui mettent en relation les startups, les grands groupes et le monde de la recherche, afin de faire émerger des projets et de les financer. Une fois créées, ces startups peuvent ensuite entrer dans des accélérateurs pour bénéficier d’un soutien supplémentaire. En complément, il existe également des dispositifs de financement publics, tels que la BPI, ainsi que des acteurs privés.
Par exemple, le Zesteur, un nouvel accélérateur créé en partenariat avec une école de commerce, vient compléter l’offre précédente de l’incubateur Foodshaker, Hectar, une nouvelle ferme-lieu d’incubation et d’accélération de startups financée par Xavier Niel, est un nouvel acteur qui bouscule le paysage des écoles d’ingénieurs agri/agro et des acteurs plus traditionnels. Cette dynamique d’accompagnement et de financement permet aux startups de l’AgTech et de la FoodTech de se développer plus rapidement et de proposer des solutions innovantes pour l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation.
Grands groupes et innovation agroalimentaire : entre besoin d’innovation et résistance au changement
C’est certain, les grandes entreprises du secteur agroalimentaire ont besoin d’innover pour rester compétitives. Néanmoins, les macrostructures de ce type sont souvent entravées par la résistance au changement, ce qui impacte négativement leur potentiel innovant. Comme l’a souligné Laurent Chevallier, « les plus grosses organisations ont par nature-même une difficulté à conduire le changement et à aller au bout de leur projet de développement, jusqu’à l’innovation« . Pour surmonter ce défi, certaines entreprises ont adopté le modèle open innovation en s’ouvrant à des partenariats stratégiques et à des collaborations avec des startups. Cependant, l’acquisition de startups ne garantit pas toujours leur succès, car les cultures et les approches de ces deux types de structures peuvent être très différentes, et mener à une gestion chaotique des projets. Il est donc essentiel pour les grandes entreprises de trouver un équilibre entre la nécessité d’innover, la gestion d’un écosystème d’innovation et leur capacité à gérer le changement en interne.
Le rôle de Soliance alimentaire : accompagner startups Agtech/FoodTech, grands groupes et acteurs publics dans la conduite de l’innovation
L’accompagnement Soliance Alimentaire, côté startup
Chez Soliance Alimentaire, nous accompagnons les startups Agtech/FoodTech en leur apportant notre expertise et notre connaissance du secteur. Nous les aidons à développer leur activité en leur fournissant des outils pour conquérir leur marché, élaborer leur modèle économique et leur stratégie de Go-to-Market. Au sein de notre dernier épisode de podcast, Laurent Chevallier souligne l’importance de ce soutien: « Nous aidons les startups à surmonter les obstacles en leur donnant les clés pour réussir, car le secteur de l’alimentation est complexe et les enjeux sont nombreux« .
Nous nous efforçons d’accompagner les startups du secteur de l’alimentation à chaque étape de leur développement, en leur apportant notre expertise, nos conseils et notre soutien pour les aider à réussir sur ce marché complexe.
L’accompagnement Soliance Alimentaire, côté grand groupe et acteurs publics
Nous accompagnons également les grands groupes et acteurs publics dans la définition, la mise en œuvre de leur stratégie d’innovation et la transition face à la résistance au changement. Comment ? Grâce à des méthodes innovantes, tel que le design thinking. Laurent Chevallier explique que l’objectif de ce type d’accompagnement est de « faire évoluer une offre de produits un peu usée, avec une démarche commerciale un peu à l’ancienne, vers une démarche de catégorie manager pour être vraiment force de proposition vis-à-vis de ses clients en termes de gamme, de dynamique de gamme et de dynamique de marché. »
Le New Business Studio : accompagner nos clients à lancer de nouvelles activités, après l’étape incubateur et accélérateur
Le New Business Studio de Soliance Alimentaire est un projet innovant qui vise à accompagner les clients dans le lancement de nouvelles activités. Contrairement aux approches classiques, il ne s’agit pas d’acheter une startup existante, mais de créer une structure commune pour impulser un nouveau business chez le client. L’objectif est de faire émerger un modèle économique de retour sur investissement à long terme. Selon Laurent Chevallier, cette pratique évite de prendre le risque d’acheter une startup qui peut ne pas arriver à s’imposer dans le temps. Le New Business Studio nous permet d’aller plus loin dans l’accompagnement de nos clients, en proposant un véritable partenariat générateur de nouvelles activités innovantes.
Pour en savoir plus au sujet du New Business Studio, contactez-nous !
Vous l’aurez compris, l’innovation est un processus en constante évolution, nécessitant une recherche constante d’amélioration de l’existant. L’innovation ne se limite pas à l’invention, elle implique également la capacité à s’adapter et à évoluer. Ainsi, pour accompagner au mieux les acteurs de l’Agtech/FoodTech dans leur démarche d’innovation, notre cabinet doit également innover en proposant des services tels que le New Business Studio. C’est cette recherche constante de nouveauté qui permettra de faire bouger les lignes, de faire évoluer les systèmes alimentaires et de changer les modèles économiques existants.
Vous avez aimé ce contenu ? Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel épisode de Manger, c’est changer le monde.
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Pour patienter, écoutez un autre épisode de Manger c’est changer le monde :
